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Photo du rédacteurPhil Bernard

Séminaire enseignant DTN à Noisiel


Le séminaire enseignants DTN organisé par le CNKyudo s'est déroulé à Noisiel sur le week-end des 13 et 14 novembre. Il fut encadré par Claude Luzet sensei et Frédéric Demangeon sensei. L'encadrement devait initialement comprendre également Laurence Oriou sensei et Charles-Louis Oriou sensei, malheureusement empêchés pour contraintes personnelles, ce qui a mené à un changement de programme. En résumé, le samedi après-midi fut consacré au yawatashi, le dimanche matin à la construction des gestes pédagogiques et le dimanche après-midi aux épaules.

L'auditoire était constitué de kyûdôjin de tous grades ressentant le besoin d'un support pour devenir eux-mêmes les vecteurs d'enseignement de la pratique du kyûdô dans leurs clubs respectifs.

Le séminaire fut extrêmement riche d'enseignements, ce qui fut reflété par l'attention soutenue des participants tant de par leurs questions que leur esprit d'à-propos quant aux thèmes abordés.


Samedi après-midi : Yawatashi

Le salut annonça le démarrage du séminaire à 13h.

Le séminaire fut inauguré par un yawatashi avec Frédéric Demangeon sensei en tant qu'ite, Philippe Dequincey en tant que dai ichi kaizoe et Jean en tant que dai ni kaizoe. Le tir fut ponctué du tekichu de haya, signe que le séminaire s'abordait sous de bons auspices.

Après quelques commentaires échangés sur le déroulement du yawatashi, l'après-midi continua sur ce thème. Claude Luzet sensei eut cette image parlante du travail du kaizoe comme étant constitutive de l'essence du kyûdô, c'est-à-dire du travail de "serviteur", autrement dit samurai en japonais. Les explications furent suivis par 3 ateliers traitant des gestes techniques principaux des kaizoe : le travail de dai ni kaizoe à l'azuchi, la transmission des flèches entre dai ni et dai ichi kaizoe au bord du shajô et la remise des flèches à ite. Ces ateliers furent animés tour à tour par les haut gradés présents, leur permettant également de rafraîchir leurs connaissances théoriques sur ces sujets. Vinrent ensuite les questions sur des points techniques précis qui ne sont pas forcément explicites dans les documents de référence. Et comme rien ne vaut la pratique, cet atelier thématique fut suivi d'un yawatashi réalisé par des participants ayant eu moins l'occasion d'en faire.

Outre les commentaires utiles lorsque la mémoire de l'événement est fraîche, Claude Luzet sensei recommanda de réaliser un yawatashi une fois par mois au minimum, afin de garder fraîche cette mémoire et de pouvoir travailler des points précis. Il eut également ce commentaire élogieux à propos de dai ichi kaizoe : "une posture parfaite". Ainsi que le préconisait la thématique pédagogique du lendemain matin, il faut aussi dire lorsque l'apprenant fait les choses bien. Le tout fut suivi d'une pause.

Après la pause, la journée s'acheva par une séance de tir libre corrigée par Claude Luzet sensei et Frédéric Demangeon sensei, qui commençait déjà à préparer le sujet du lendemain après-midi. Est-ce le sens des responsabilités des participants dans leur club qui les imprégnait, est-ce l'esprit du lieu qui inspirait ? Il n'en reste pas moins que les yatori ne furent pas un problème et étaient suffisamment rythmés pour que la séance de tir libre soit efficace pour tous.

La séance du samedi se clôtura à 18h.


Dimanche matin : préparer une séquence pédagogique

Les thèmes principaux étaient la compréhension de ce qu'est un objectif pédagogique ainsi que sa formulation, la description des 4 étapes de l'apprentissage et la préparation d'une séquence pédagogiques sur la base de ces nouveaux acquis. En cela Philippe Dequincey fut notre sensei pour nous guider sur la voie de la pédagogie.

La présentation qui en a été faite s'auto-suivait en quelque sorte, dans le sens où elle était elle-même un apprentissage et donc se devait elle-même d'être une bonne illustration de ce qu'elle enseignait. Ce fut parfaitement reflété par les diverses explications, phases de dialogue avec les participants et les ateliers pratiques qui s'enchaînaient. Tout cela pour construire une compréhension que les participants pourraient être à même digérer puis ré-appliquer plus tard en leurs dojos respectifs dans leurs tâches d'enseignements.

C'est l'avenir qui dira dans quelle mesure l'objectif de cette session aura été atteint. Néanmoins tous les participants, sans distinction de grade ni d'ancienneté, purent trouver dans cet enseignement soit de nouveaux outils pour eux-mêmes pouvoir enseigner à leur tour, ou trouver des mots ou des méthodes qu'ils utilisaient peut-être instinctivement jusque-là pour les sensei présents les plus expérimentés. Preuve en furent les nombreuses questions et remarques tout au long de cette matinée très riche.

Les animateurs de la session purent également recueillir les commentaires et besoins des participants pour orienter les futurs thèmes des prochains séminaires DTN enseignants liés à la pédagogie.


Dimanche après-midi : épaules

La session d'après-midi commença dans la prolongation du thème du matin par la présentation, par Claude Luzet sensei, des premiers fruits des efforts du CNKyudo dans la pédagogie pour les débutants. Je ne me substituerai pas au CNKyudo ici pour en faire la promotion, aussi je me limiterai à livrer mes impressions: une démarche cohérente et construite, une "boîte à outils" utile pour tout club qui aurait à accompagner des débutants, une envie de se servir de cette boîte à outils au sein de mon dojo.

Puis vint le thème principal du dimanche après-midi, animé par Frédéric Demangeon sensei : les épaules. Frédéric sensei a su se mettre à la portée de l'auditoire, qui via des anecdotes, qui via des questionnements que nous avions tous pu avoir sur le manuel, qui via d'anciennes recommandations de mouvements qui n'étaient peut-être, au final, qu'un résultat d'actions plus profondes et élémentaires du corps. Non content d'expliquer, il suivit les recommandations de la matinée en illustrant cette problématique de placement d'épaules au gomuyumi et au tir à la cible. Et quels tekichu furent entendus à cette occasion !

Puis ce fut au tour des participants de mettre en pratique cet enseignement. L'impression générale et personnelle que je retire de cette mise en pratique est qu'elle affecta directement la performance du tir (moins bonnes mato) mais qu'elle améliora la qualité du geste (hanare plus franc), et peut-être à un niveau plus inconscient je percevais cette volonté de mise en pratique parmi les autres participants.

Comme il restait du temps après cette session plus technique, l'après-midi se termina après une pause par un shiage gyosha de la plupart des participants, exceptés 3 d'entre eux qui durent faire appel à leurs souvenirs de la veille pour réaliser un yawatashi de clôture du séminaire (NdA: le rédacteur de ce compte-rendu fut dai ichi kaizoe, en l'occurrence). Les dernières minutes du séminaire furent consacrées aux remarques des différents participants pour sentir les besoins et choisir les thèmes des prochains séminaires en conséquence.




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